Un pied dans l'automne
Le revoilà avec ses matins froids. Le bruit des feuilles qui raclent le trottoir de l'avenue nous suit comme un fantôme sur le chemin de l'école.
L'arbre en face du salon commence à dorer, le trench est ressorti. Les asters éclosent enfin dans le jardin.
La semaine n'a pas été de tout repos, justement mardi Clotilde faisait une colère monstrueuse à l'école, et moi j'avais une grosse boule dans la gorge. Les couchers furent plus que cahotiques. J'ai commencé à faiblir et à penser à mon lit à peine la soirée entamée.
Mais il faut connaître le pire pour accueillir avec délectation le meilleur...Les choses semblent rentrer dans l'ordre petit à petit.
Je n'ai pas encore commencé à coudre mais j'ai fini une dernière brassière pour le petit Père (faut que je vous montre). Avec des boutons perle. Assortie au caleçon tout doux qu'il portera le jour de sa naissance, c'est décidé. Il reste à faire quelques paires de chaussons et terminer la couverture bleue avec son fil doré, et ce sera bon.
Je suis allée à mes derniers rendez-vous et en suis sortie le coeur léger, prêt à exploser de bonheur. J'ai eu deux interlocutrices à l'écoute et rassurantes qui ont complété mon dossier en me disant que tout se présentait merveilleusement bien. Ni plus ni moins. Et que le bébé était déjà prêt.
Cet après-midi, nous avons tous fait la sieste et je me suis laissée porter par cet apaisement. Si bien que j'ai ressenti le début du travail en profondeur que le corps commence à préparer, pour la première fois de cette manière-là, et que j'ai réalisé un peu ce qui était sur le point d'arriver.