C'est fou à quel point on se sent mieux quand les
C'est fou à quel point on se sent mieux quand les choses redeviennent comme on le souhaite. A quel point perdre le contrôle, se remettre en question nous vide de notre énergie et à quel point le retour de la maîtrise des choses nous redonne foi en nous, et dans les autres.
J'ai quitté le lycée sur une petite victoire, une heure de remise au point avec ma classe de pénibles. J'ai mis au point un protocole de punitions etc qui m'a demandé une réflexion intense, au détriment de la préparation d'autres cours, mais de toutes façons je ne peux pas tout mener de front, il y a toujours des impasses à faire, c'est ainsi. Alors la classe que j'ai eu après a eu un cours bof, mais au moins j'étais contente de ma matinée.
Mon métier se nourrit de ces petites avancées, qui ne sont jamais des acquisitions, mais qui peuvent rétablir une confiance en soi parfois malmenée. Les deux heures de colle que j'ai distribuées ont été méritées, c'était du pur action-réaction bête et méchant, mais il le fallait.
Bref, je vais pouvoir moins ruminer que le week-end dernier.
Les semaines passent trop vite, j'attends le jeudi avant de faire un semblant de ménage, pas le temps avant. J'ai passé l'aspirateur et la serpillère mercredi après-midi mais c'est comme si je n'avais rien fait, donc je laisse tomber l'idée. Mon salon-salle à manger est un lieu de vie, on va dire... Miettes, bave d'escarGus, bouts de papier...
Quel est le problème ? Oui tout à fait. Est-ce si grave...
Voir le verre à moitié plein.
Mes cheveux tombés par paquets tout l'été commencent à repousser, ça fait tout plein de frisottis, en attendant je crois que je vais devoir les couper, j'ai perdu énormément de cheveux. Mais au moins ils repoussent.
J'ai fini le livre sur la Culpabilité commencé à la fin de l'été et ça m'a permis d'avancer un peu. Dans ce livre, le psychothérapeuthe explique qu'on a des crimes imaginaires, commis dans l'enfance, issus de messages erronés envoyés par nos parents (donc, ces crimes sont faux, mais on est persuadés de 'en être coupable). Il y a plusieurs sortes de crimes. Le crime de trahison, de dépassement (j'ai mieux réussi que mon père qui lui a toujours échoué etc) le crime d'abandon,, d'être un fardeau...Il y en a un qui me correspond davantage, c'est celui d'être foncièrement mauvais (je reprends les termes du bouquin). En fait le crime qu'on a commis est d'être tout simplement la personne que nous sommes (pas de bol). Et l'image de soi a été complètement dévalorisée par des messages négatifs répétés du style "t'es moche, tu es bête" etc. qu'on s'est persuadés que c'était vrai. J'ai beaucoup entendu "tu n'es pas dégourdie" "tu es moche" "tu as un gros nez" "tu es habillée comme un as de pique" "tu es coiffée comme une romanichelle" "la frange ça ne te va pas". J'ai mis des années à commencer à me dire "mince alors, ce n'est peut-être pas vrai, il y a un truc". A 30 ans je suis proche de l'acceptation de soi, je fais beaucoup de progrès, mais il y a des retours en arrière, dans certaines situations.
J'ai été une petite fille qui travaillait bien à l'école pour avoir un truc solide sur lequel on ne pourrait pas m'attaquer.
J'ai été une adolescente renfermée qui préférait ne rien dire pour ne pas tendre la perche.
J'ai été une jeune femme qui se trouvait tellement laide qu'elle ne voyait pas les regards des hommes.
Mais je me demande quand même, une fois qu'on a mis des mots sur les choses, qu'on a une explication plausible à un problème, pourquoi ça ne résoud pas plus les choses que ça ? J'aimerais bien, moi, être la petite fille qui a recommencé à parler dès qu'elle a compris pourquoi elle en était empêchée. J'aimerais être une adulte débarrassée de certaines pensées toxiques.
Alors peut-être y a-t-il autre chose. Peut-être qu'il y a un autre angle d'attaque. Je continue à chercher.
Punaise j'ai écrit un pavé.
Bonne fin de semaine et à tout bientôt pour de nouvelles aventures...(à l'heure de la mini-phrase sybilline écrite à la va-vite sous d'énormes photos, j'ose le pavé sans photo, à prendre ou à laisser ! ) Bye bye