Apprivoiser l'attente
Hier, ce fut dur. Dès le matin, une grande lassitude, des larmes qui viennent trop facilement, une envie égoïste de retrouver mon corps d'avant, pour finir la journée avec des pieds de porc tout enflés qui auraient fait leur petit effet sur un plateau entourés de persil. Je suis retournée sur mon premier blog relire ce que j'avais écrit avant l'arrivée de Clotilde et j'ai retrouvé les mêmes impressions...
Mais aujourd'hui j'ai reçu un message dans ma boîte mail, une lettre toute personnelle qui m'a fait changer de perspective.
On oublie trop vite. La joie de porter la vie, de l'avoir portée auparavant.
On oublie à quel point ces jours passent vite finalement.On oublie que les kilos pris finissent par s'envoler (je ne dirais pas comme par magie, mais avec l'allaitement, presque, dans mon cas); que les vergétures nouvelles vont s'estomper et que de toutes manières le maillot une pièce a une classe folle (là c'est de l'auto-persuasion, un peu)
J'ai oublié que j'ai pleuré la perte d'un bébé il n'y a pas si longtemps, et tout à coup je me refuse de souhaiter que celui-ci naisse avant l'heure, alors que j'aurais tant souhaité porter en moi ce grand frère jusqu'au bout.
Je ne pense pas être de celles qui regrettent leur ventre. Le fameux syndrome du ventre vide. Après la naissance de Clotilde j'étais toute tournée vers ce bébé tout neuf et la grossesse était bien vite derrière moi.
Mais cette fois-ci je n'ai pas envie de vivre ces derniers jours avec amertume...C'est justement une belle leçon que donne la vie, cette attente d'un événement qu'on ne peut pas prédire. On n'a aucun contrôle et il faut l'accepter...!
Alors aujourd'hui je suis allée faire un tour en ville et j'ai acheté quelques bricoles pour la chambre des petits, de la déco que je me refusais d'acheter parce qu'il y avait bien d'autres choses plus importantes à acquérir. Donc ce soir, Mister T va mettre quelques clous dans les murs. J'ai installé le matelas à langer sur la commode, fait un gros ménage. Chaque jour je trouverai de quoi apprivoiser l'attente et couver encore un peu ce bébé avant de le rencontrer.